une simple information ( joshua?)

Ryoko marchait prudemment sur les dalles imitation marbre trop glissante pour elle. Elle entra d'abord dans un supermarché qui se trouvait dans la galerie, se glissant entre les gens et les rayons, attrapant des gâteaux appéritifs, des bouteilles de soda en tous genre et quelques batonnets d'encens, les traditions de son pays qui reprenaient parfois le dessus.

Ressortant du magasin, un peu essouflée par toute cette marche, elle passa devant une pharmacie. Hésitant un moment, regardant autour d'elle qu'elle ne connaissait aucun des passants, elle finit par entrer, la douleur de sa jambe reprenant le dessus.

- bonjour mademoiselle, je peux vous aider?

Baissant les yeux, honteuse, elle s'avança vers le comtoir, jetant un dernier regard inquiet derrière elle.

- Ecoutez, j'ai été amputée il y a quelques mois ... et j'ai des douleurs au niveau du genoux alors ça m'arrangerait si vous aviez quelque chose... On m'a donnée une liste de médicament pour éviter la douleur, mais ils ne sont pas efficace...

- Pardon mademoiselle?

- Pour résumer, j'ai été amputée du pied, et je me demandais si vous aviez des anti-douleur pour me faciliter la vie...

- Ecoutez, parlez plus fort s'il vous plaît, je n'entends rien...

- IL ME MANQUE UN PIED, GRELUCHE, ET J'AI MAL! Que ... qu'est-ce que vous pouvez faire pour moi?

Elle entendit la sonnette de la porte retentire, elle se retourna tout d'un bloc, réprimant l'effet de surprise.

( MDR, trop marrante Ryoko ^^ )

Comme le temps semblait plutôt clément, Joshua en avait profité pour sortir sa moto et allé faire un tour en ville. Il se rendit jusqu'au centre commercial, histoire d'y faire quelques courses et de se changer les idées. Vêtu de son éternel veston de cuir noir, il portait également une paire de lunette fumée, tentative lamentable pour cacher l'oeil au beurre noir dont il avait hérité lors d'une récente bataille.

Il se décida donc à faire un arrêt à la pharmacie histoire de procurer du maquillage, quelque chose de suffisant pour cacher son vilain bleu. En passant devant la porte cependant, Joshua distingua une silhouette qui lui était famillière. Ryoko. Le doute s'installa en lui. Leur dernière rencontre n'avait pas été des plus amicales, et il ne tenait guère à ce qu'une engueulade éclate.

Il entra néenmoins, juste à temps pour percevoir les derniers échos des cris de la jeune femme. Hébété, il demeura un instant figé, avant de la saluer d'un faible signe de la tête et de s'approcher de la vendeuse.

- Le maquillage, c'est par où ?

Elle le dévisagea d'un air interloqué, croyant avoir affaire à un travelo. Il soupira longuement et retira ses lunettes, s'approchant un peu plus de la femme.

-Du fond de teint, vous co-nnai-ssez ? J'ai-me-rais bien en a-voir s'il-vous-plaît, par-ce que j'ai une bless-ure plu-tôt mo-che et je tiens pas tell-e-ment à être dé-fi-gu-ré, mê-me tem-po-rai-re-ment !, articula t-il exagérément. Il ne tenait pas à perdre son temps, et surtout pas avec une employée un peu lente d'esprit. J'aimerais aussi un truc pou faire désenffler, si c'est possible bien sûrs. ajouta t-il.

Ryoko regarda le dialogue entre la pharmacienne et Joshua sans pouvoir parler. Cela ne l'étonnait pas que Joshua se batte, mais le fait qu'il ai put surprendre son dernier éclat de voix la terrifiait, la pétrifiait, et lui enlevait tout ses moyens. Après avoir apporté une boîte de fond de teint au japonais en lui indiquant une vitre un peu plus loin pour le tester, la jeune femme lente d'esprit se retourna vers la jeune femme.

- De quand date votre dernière opération, mademoiselle?

Elle ne savait plus quoi dire, mais en même temps, il lui fallait vraiment un anti-douleur ou elle allait exploser.

- trois mois...

La pharmacienne s'éloigna dans l'arrière boutique, élevant la voix pour que Ryoko puisse l'entendre.

- Bien... mademoiselle, il faudrait que je vois jusqu'ou remonte votre amp....

Jetant un coup d'oeil inquiet à Joshua, et s'apercevant que l'employée allait délivrer son secret sans en connaitre les conséquence, elle fit semblant d'être en proie à une violente quinte de toux.

Tout en appliquant le fond de teint sur sa blessure, Joshua ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'oeil curieux à Ryoko, par le biais du mirroir. Elle semblait nerveuse et parlait à voix basse, comme si elle était sur le point de révéler un secret d'ordre national, mondial même.

Il admira un instant son reflet dans la glace. Ses traits, usés par la drogue, l'alcool et les folles virées. Les diverses cicatrices, plus ou moins visible, qui meurtrissaient sa peau blanchâtre. Ses yeux dépareillés, où brillait toujours cette éternelle flamme de défi.

Joshua remit ses lunettes et retourna vers la caisse, fond de teint à la main. Il le déposa sur le comptoir et sortit un vingt dollars de ses poches. Ses doigts pianotaient contre la surface de bois, mais ce n'était point de l'impatience. Simple habitude dont il n'arrivait pas à se départir. Son regard ne croisa pas une seule fois celui de Ryoko, il ne lui adressa pas plus la parole. Il agissait comme si elle n'était pas là.

Ryoko tentait de contrôler ses tremblements. Le staccato des doigts du jeune homme ne fit qu'accroitre son stress. Pourquoi était-elle entrée dans cette pharmacie?

Elle tira ses manches sur ses mains, celle ci étaient moites et blanches. La pharmacienne lui jeta regard interrogateur.

- de ... du diibuprofen, est-ce que ça suffira pour soulager la douleur? Ne serais-ce qu'un peu? Je ...

* Elle serait trop stupide pour garder un secret, mieux vaut que je me taise, personne ne doit savoir...*

- Je reviendrais vous consulter à l'occasion mais je suis pressée... et puis je n'ai pas l'ordonnance sur moi.

- Très bien, je reviens dans une minute.

Ryoko s'accouda au comtoir, posant ses mains sur ses joues qu'elle sentaient brûlante, pendant que la pharmacienne disparaissait à nouveau dans l'arrière boutique. Elle jeta un coup d'oeil en biais au japonais qui était toujours à côté d'elle.

- Tu aurais pu m'en demander, au lieu de venir claquer ton argent ici... Qu'est-ce qui t'es arrivé?

Il haussa vaguement les épaules, une expression partagée entre l'amusement et la curiosité peignant son visage.

-Rien de bien grave. Une petite conversation qui a mal tournée. Mais bon, je préfère me procurer mes propres biens plutôt que d'emprunter et de devoir ensuite.

Son ton était irrité, quoique posé. Le martellement de ses doigts résonnait dans la pharmacie, mais cela ne semblait point le gêné. Tout ce qui lui importait, c'était de payer son fond de teint et de quitter les lieux au plus vite.

* Mais je sens que si la p'tite dame ne revient pas au triple galop pour prendre mon fric, je vais simplement le garder ! *

Son impatience était, certe, exagérée, mais il en était toujours ainsi lorsqu'il était à jeun. Pas de nourriture, mais bien de drogue. Joshua tentait une fois de plus de se sevrer, mais ce n'était pas sans conséquence. Il était souvent sujet à des crises de nerds et s'emportait facilement pour un rien. D'ailleurs, il sentait la colère monté en lui. Son oeil gauche se mit à tiquer légèrement, et ses doigts se firent plus insistant sur le comptoir.

voir le staccato des doigts du jeune homme s'accélérer la stressa encore d'avantage, allors que la pharmacienne revenait, des boîtes de médicaments plein les bras, elle ressemblait à un cheval de bât. Elle jeta un regard agacé au jeune homme qui l'était lui même. elle déposa la montagne de médicaments devant Ryoko avant d'encaisser Joshua, lui rendant rapidement la monnaie.

Elle se retourna ensuite vers la japonaise, souhaitant du bout des lèvres une bonne journée à l'amateur de fond de teint.

- Alors pour vous, j'ai trouver de nombreux produits. Il y a 5 anti-inflammatoire recommandés après ... enfin pour votre... cas...

Elle jeta un regard suspect à Joshua

- Il y a également des crèmes anésthésiante à appliquer... dessus. ou de simple paracéthamol qu'il faut prendre à forte dose, mais il y a pas mal d'effets secondaires... Sinon, il reste toujours la morphine.

- La morphine? s'écria presque Ryoko, stupéfaite. Désolé, je... je n'y touche plus.

Joshua s'éloigna de la caisse, suspicieux, son sac à la main. Il ne pût toutefois s'empêcher de jeter un coup d'oeil aux deux femmes, qui semblaient comploter. Sa curiosité piquée à vif, il revint sur ses pas et se glissa dans un rayon, faisant mine de fouiller les étagères du regard à la rechercher d'un quelqu'onque produit. De temps à autre, il regardait discrètement Ryoko entre les contenants de médicaments.

* Pourquoi aurait-elle besoin de morphine ? Ça doit être beaucoup plus qu'un simple mal de tête, mais pas assez pour qu'elle ait à l'hôpital...Peut-être une blessure musculaire ou osseuse...Ou alors un truc récurrent...Hum...*

Plongé dans son questionnement digne de Columbo, il ne remarqua pas le petit garçon à ses côtés,qui l'observait d'un oeil terrifié. L'enfant le confondait probablement avec l'un de ces membres de gang qui rôdait dans le coin de temps à autre.

Joshua se pencha vers lui, un sourire mauvais sur les lèvres et souffla entre ses lèvres, d'une voix à glaçer le sang ;

- T'as un problème ?

Le garçonnet demeura pétrifié un instant, puis éclata en sanglot. Sa mère se retourna aussitôt, et voyant Joshua, lui prit la main et s'éloigna en fusillant le jeune homme du regard. Il ne pût s'empêcher de rire.

-Sale gosse, murmura t-il à voix basse.

Ryoko sursauta en entendant le gamin exploser soudain en sanglot, sans voir Joshua, caché derrière les rayons.

* Je suis trop à cran... *

Ce fut à son tour de tapoter le comtoir du bout des doigts, mais vraiment par impatience cette fois-ci. Devant elle, la pharmacienne étalait ses produits, en ventaient les capacitées en glissant sous table les effets secondaires. La jeune femme soupira.

- Ecoutez, je ne veux rien qui soit à base de drogue, ou d'alcool. Et je ne peux pas non plus prendre quelque chose avec trop d'effets secondaires. Je suis déjà à deux doigts d'une greffe de reins, alors je ne veux pas aggraver les choses. Je dois retourner à l'hopital dans 2 semaines pour un examen complet, mais je ne peux plus attendre. La douleur est insupportable, alors donnez moi n'importe quoi, sauf ce que je vous ai dit précédemment, même si c'est pour me faire bouffer une feuille d'ortie toute les 10 minutes, du moment que ça marche!!

La pharmacienne la regarda avec des yeux étonné. Elle avait dit tout cela plutôt vite sans aucune agressivitée dans la voix.
Elle était juste lassée, en avait assez de cette douleur qui lui lançait sans cesse la jambe et remontait dans son crâne.
L'employée, une once de pitié dans le regard, fouilla dans sa montagne de boîte colorées et en ressortit une petite boîte verte et blanche.

- c'est un nouveau produit à base de plantes... Je ne sais pas si il est vraiment performant, mais ça ne peut pas vous faire du mal. Pour la peine, je vous le donne gratuitement, et il n'y a pas besoin d'ordonnance... Revenez me voir, à l'occasion! Si il ne marche pas, on trouvera une autre solution ensemble!

Ryoko acquiesca en s'emparant de la petite boîte. Elle regarda une dernière fois autour d'elle avant de se diriger vers la sortie en lançant un vague merci.

Maudissant les sanglots exagérés de l'enfant, Joshua tentait du mieux qu'il pouvait de saisir quelques bribes des paroles de la jeune femme.

* Greffe de rein...Hôpital...Examen...Douleur...Feuille D'ortie...On dirait que c'est plus qu'un simple rhume...*

Il attendit patiamment que la pharmacienne termine ses recommandations et se posta au bord de la rangée. Lorsque Ryoko passa à sa portée, il l'intercepta en lui bloquant le passage.

-Des problèmes de santé ?

Son regard se posa sur la boîte qu'elle tenait à la main, cherchant vainement à en lire les inscriptions entre ses doigts crispés. Ses yeux rencontrèrent les siens, tentant de perçer sa carapace et de lui faire cracher le morceau. Il igniorait pourquoi l'état de la jeune femme l'intéressait tant, mais une chose était sûrs, il ne la laisserait pas partir tant que sa curiosité ne serait pas assouvie.

Elle se raidit à nouveau en voyant Joshua lui barrer le chemin. Elle ne l'avait pas surveillé quand il était sorti. Elle aurait dû.
Rangeant la boîte de médicament, elle se grandit légèrement, gagnant quelques centimètres de plus. Elle articula lentement.

- ça me re-garde.

Elle s'écarta ensuite de Joshua, le bousculant pour pouvoir sortir.

* Manquait plus que celui-ci s'en mêle... Je suis foutue...*

Elle accélèra le pas, au maximum qui lui était capable tout en gardant une démarche normale.

Au fond d'elle, elle savait qu'elle devrait reprendre la morphine. Mais elle ne pouvait pas s'y résoudre. C'était en partie à cause de cela qu'elle n'était plus symétrique maintenant, elle voulait pas prendre le risque une nouvelle fois. Elle y tenait, à son deuxième pied.

ça l'ennuyait que Joshua s'y interesse, car elle avait une facheuse tendance à se confier, et ce avec la plus grande facilité, même pour des choses capitales.

- Nan, je cèderais pas, pas question.

Loins de se laisser décourager, il rattrapa la jeune femme.

-Ce n'est pas juste. Moi, je dois me taper tes séances de psychologie à la Freud, mais toi, tu refuses de me faire part du truc dont tu souffres. Un truc assez grave pour que tu aies besoin de morphine et d'une greffe de reins.

Joshuas s'avançait dans ses hypothèses en igniorant totalement si ses deux arguments étaient reliés directement, mais cela ne l'importait pas. Il voulait seulement pousser Ryoko à parler.

-Je ne te demande pas de m'ouvrir ta vie, d'ailleurs, c'est bien la dernière chose que je voudrais. Je veux seulement savoir ce que tu as.

Il la détailla du regard, les sourcils fronçés.

-Est-ce que ça a un rapport avec ta jambe ?

Il n'avait pas remarqué sa prothèse, mais un léger débalançement dans la démarche de la jeune femme, à peine perceptible, lui indiquait que le problème provenait probablement de là. Il savait que sa question lui vaudrait probablement un giffle, peut-être même un coup de point. Après tout, faire remarquer un handicap était comme faire un remarquer un surplus de poids, soit une insulte. Malgré tout, il voulait savoir.

Elle eu un sourire ironique.

- Parce que toi, tu m'as ouvert tes problèmes peut-être?

Et, lui tournant le dos, elle reprit son chemin. Elle laissa passer la greffe de rein en frissonant. Il avait entendu ça dans la pharmacie, et ça ne lui donnait aucune informations.

Par contre, lorsqu'il évoqua sa jambe, elle s'arrêta, se retourna brusquement. C'est comme si elle était en train d'imploser. Un mélange bouillonant et glacé à la fois. Son coeur battait la chamade, elle sentait le sang battre à ses tempes. Sa main tressaillit. Elle mourrait d'envie de lui en coller une, mais cela ne servirait qu'a le conforter dans cette idée. Elle respira profondément.

- Tu es fou

Elle sentit ses yeux s'embuer mais évacua les larmes en quelques battements. Elle s'était si mal protégée au regard des autres? Elle soupira, se retourna encore et remarcha, avec moins de convictions qu'avant toutefois.

Il la rattrapa à nouveau, refusant de lâcher prises. Il aurait sa réponse, coûte que coûte.

-Sauf ton respect, je ne vois pas pourquoi je serais plus fou que toi, mais bon, là n'est pas la question.

Joshua évita de justesse un panneau publicitaire qui menaçait de lui rentrer dedans. Marcher de côté, sans pouvoir voir ce qui se dressait devant lui à cause de son oeil, n'était peut-être pas une bonne idée.

-Si c'est le fait que je ne t'ai pas confié mes problèmes qui te pousse à refuser de me dire ce que tu as, alors je suis prêt à tout te déballer. Mon enfance, mon adolescences, absolument tout ! Et si tu pouvais t'arrêter deux secondes, ça serait bien aussi.

Évidamment, le récit risquait d'être long et pénible, mais si c'était tout ce qu'il fallait pour satisfaire sa curiosité, c'était bien peu. La jeune femme ne résisterait probablement pas à l'appât de telles révelations.

* En espérant seulement que je ne le regrette pas. *

Ryoko s'arrêta sur la demande de Joshua et l'écouta parler. Elle hésita. C'est vrai qu'elle mourrait d'envie de découvrir la vie de Joshua. Mais elle n'était pas capable de dévoiler son secret. C'était encore trop récent, trop dur pour elle. Elle leva les yeux vers lui.

- Désolé, c'est hors de mes moyens. Et puis ne fait pas du chantage avec ton histoire, je trouve ça plutôt stupide.

Elle baissa la tête, remit la bandoulière de son sac correctement sur son épaule.

- Je serais incapable de te raconter quoi que ce soit... désolée.

Elle soupira, frissona. Toutes ces émotions lui avaient donné froid. Elle ferma les boutons de sa veste avant de se retourner.

Il la regarda s'éloigner, innédit. Décidément, il avait l'avait sous-estimée. Elle avait la tête beaucoup plus dure qu'elle ne le laissait paraître. Toutefois, lui aussi était déterminé à ne pas lâcher prise. Il lui restait encore quelques tours dans son sac.

Et pour une troisième fois, Joshua rejoignit la jeune femme. Toutefois, son visage avait prit un air plus calme, confiant.

-Ok, si tu refuses de me dire ce que tu as, accepterais-tu au moins que je te paies un milk-shake ou bien un cornet de crème glacée ? Ou n'importe quoi d'autre ? Je ne te demanderai plus rien, promit.

Il était à cran par son état de manque, l'absence de drogue dans son organisme le rendant sur les nerds. Cependant, son envie de savoir, cette curiosité inssasiable le poussait à continuer, même si cela pouvait être risqué. Pour lui comme pour Ryoko.

La jeune japonaise regarda le jeune homme en coin. Son regard avait changé radicalement. Il était devenu plus serein, même enjoué. Elle haussa un sourcil en souriant.

- ça sent l'arnaque... mais j'accepte. Une seule condition, c'est moi qui paye. Je déteste savoir que je dois quelque chose à quelqu'un.

Elle risqua un autre coup d'oeil à Joshua, cette fois si puremment interrogateur. Il lui semblait bizarre. Changeant d'attitude, et puis pourquoi s'accrocher à son secret. Ca lui faisait penser à des romans qu'elle avait lus, des policiers, pour la plupart. Elle explosa de rire subitement et se tourna vers lui, l'accusant du regard.

- c'est ça en fait! T'es flic, mais tu t'es fait virer parce que t'as foutu le feu au bureau?

La plupart des gens qui marchaient dans la galerie s'étaient retournés à son rire. Elle baissa la tête sans cesser de sourire.

- OOups ...

Il ne pût lui-même s'empêcher de rire.

-Ouais, même que pendant un moment, j'étais du FBI, mais ils m'ont virés parce que j'étais trop bien pour eux. Ou alors c'est parce que j'avais foutus le feu au bâtiment principal, je sais pas.

Plusieurs personnes les fixaient maintenant, cherchant autours d'eux la source de leur hilarité. Ne voyant rien succeptible d'être amusant, ils se disperçèrent peu à peu, avec pour seule hypothèse en tête une folie subite.

Joshua fût le premier à reprendre son sérieux.

- Je connais bars laitier dans ce centre ; Mango Crémerie et Mont Everest. Je te laisse choisir puisque c'est toi qui paye.

* C'est ça, joues le jeu du gars sympa, elle ne devrait pas tarder à craquer. Tu as faillis l'avoir une fois, celle-ci, c'est la bonne. *

La jeune femme réfléchit un instant. Si elle ne voulait pas dévoiler son secret, connaître celui de Joshua était une idée qui la séduisait.
Ryoko allait répondre, puis hésita. Elle reprit avec un sourire et un regard malicieux.

- bars laitiers? Moi, j'ai repérer un p'tit bar de dégustation de saké... Et comme c'est moi qui paye...

Elle rigola doucement avant de faire volte-face. Ce bar se trouvait du côté opposé. C'était plutôt un mini restaurant, typiquement Japonais. [ HJ : Bon, je ne connais plus tout le vocabulaire hein XD ] Tables basses, baguettes et nourriture nipone.

- Alors? Ca te tente?

Il hocha la tête en souriant, cammouflant du mieux qu'il le pouvait son amusement. Si elle croyait pouvoir le soûler et lui soutirer ses secrets les plus chers, elle se mettait le doigt dans l'oeil. Ce serait lui qui l'aurait à son propre jeu, qu'elle le veuille ou non.

- D'acord pour le saké, mais faudrait pas abuser. C'est fou le nombre de stupidités que je peux me mettre à déballer avec trop d'alcool dans le sang. Déjà qu'à la normale j'ai tendance à être un peu trop franc, quand je bois, c'est encore pire !

* C'est ça, fais-lui croire qu'elle a une chance...*

Joshua partit en direction du mini-restaurant, la tête remplit de plans tous plus machiavéliques les uns que les autres. Il savait bien que c'était très idiot de faire tout un plat pour une si petite affaire, mais le secret de Ryoko l'intriguait plus que tout.

Ryoko eu un sourire en coin en même temps qu'une étincelle lui traversait le regarde.

- C'est pas de chance, ça! Mais c'est toujours mieux que d'être faux-cul et de cacher ses véritables intentions, non?

Elle s'amusait toute seule, mais savait pertinement que chaque parti désirait quelque chose de l'autre.
En entrant dans le petit restaurant, une vieille femme d'origine asiatique vint à leur rencontre.

- Bonjour jeunes gens! Vous désirez une table?

Ryoko acquiesca avec un sourire avant de se pencher à l'oreille de la patronne.

- Préparez quelque chose de très fort pour mon ami, il a besoin de se remettre d'une relation ... vous comprenez?

Sursautant, la vieille femme s'empressa de hocher la tête. L'air contrarié.

-Oh oui! Je comprends! J'ai exactement ce qu'il faut! et vous, mademoiselle, vous prendez ... ?

- Une goutte de saké s'il vous plaît. Ah! Et deux brioches au lotus!

- Installez vous, je vous apporte ça de suite!

L'endroit était plutôt intime, les murs étaient recouverts de planches de bambous et de nombreux éventails étaient suspendus. Dans un coin de la pièce, de l'encens donnait à l'air de la pièce une senteur fraïche et boisée.
Posant son sac à terre, Ryoko s'agenouilla en face d'une table( en s'appliquant pour ne pas être complètement gauche ) et fit un fin sourire à Joshua.

Joshua immita la jeune femme, son sourire toujours accroché aux lèvres. Le jeu débutait. C'était à qui saurait se montrer le plus persuassif, tout en gardant une certaine notion de subtilité.

* Et assurément, c'est moi qui y arriverai le premier...*

Il sépara ses baguettes avant de les déposer devant lui.

-Alors dis-moi, c'est pour te rapprocher de tes origines que t'as préféré ce restaurant à un bon bar laitier ou simplement parce que tu avais envie de sushis et de saké ? À moins que ce soit pour me mettre à l'aise et me tirer les vers du nez, dit-il en riant.

Son regard balaya rapidement la salle. L'odeur voluptueuse de l'encen lui chatouilla un instant les narines, et c'est avec peine qu'il retint un éternument. Ça avait beau être une tradition ancêstrale de son pays, il ne s'y était jamais fais.

Ryoko eu un léger sourire en coin. Un couple sortit du restaurant, alors que la vieille dame amena les brioches au lotus qu'elle avait disposées dans un plat commun; il y en avait 6. Ryoko sépara elle aussi ses baguettes.

- J'ai toujours pensé qu'un retour aux sources était... purificateur, pas toi?

D'un coup de baguette expert, elle attrapa une brioche. Du coin de l'oeil, elle vit la patronne préparer le charmant cocktail de son ami. Vu le nombre d'alcool différent qu'elle versait dans le petit gobelet, ce ne pouvait être que du bénéfice pour la jeune Japonaise.
Après avoir servit un autre petit gobelet de saké, la vieille femme plaça le tout sur un plateau qu'elle amena à la table des deux jeunes gens.

* La meilleure solution avec lui, c'est sûremment de faire du troc...*

Mâchant lentement sa brioche, prenant son temps, elle salua d'un battement de cil la patronne avant de replonger son regard dans celui de Joshua.

- J'ai étais élevée par ma marraine. Mes deux parents sont morts dans une épidémie, et elle même est morte par un cancer.

C'était une de ces informations qui ne la gênait pas de partager. Elle s'en était remise, elle n'avait jamais été très attachée à sa famille. Elle fit claquer le bout de ses baguettes. C'est vrai que maintenant, elle regrettait de ne pas avoir développé de relations particulière. Mais c'était du passé.

L'air malicieux, il s'empara d'un brioche à l'aide de ses baguettes, puis bût une gorgée du fameux breuvage. Enfin, c'est ce qu'il laissa voir. Ses lèvres ne firent que baigner dans le liquide, mais il pût sentir la chaleur et la force de l'alcool sur sa langue. Ce n'était décidément pas de l'eau que la vieille dame y avait mit.

-Mes parents ne sont pas morts, mais c'est tout comme. Je me suis élevé moi-même parce que mon père était trop occupé à se faire toutes ses secrétaires, et ma mère, ses adjoints administratifs. Je crois aussi qu'elle s'est envoyé deux ou trois PDG. dit-il en posant son gobelet sur la table.

Ses paroles étaient crues, mais Joshua ne s'en formalisa guère. Au contraire, il semblait même prendre un mâlin plaisir à évoquer un sujet aussi tabou de façon détaché. Il mordit dans sa brioche, en savoura longuement le goût, puis avala.

- Tu crois pouvoir enchérir là-dessus ?

La partie était lançé. Tôt ou tard, elle finirait bien par laisser échapper le mot de trop, celui qui faisait mal et que le jeune homme attendait temps. Il était convaincut de sa victoire, et rien ne pouvait l'en dissuader.

Ryoko baissa les yeux sur son gobelet de saké. Inutile d'en prendre maintenant, c'était déjà assez compliqué de trier les informations de sa vie et de garder pour elle les plus personelles.
Même si elle avait l'air faible et de petite nature, ce qu'elle avait put voir lui avait forgé le caractère et l'empêchait de flancher à présent.

- J'ai vu 10 personnes mourir de la drogue; Ma cousine et un ami très cher compris. Les autres étaient des amis que j'avais rencontrés au fil des rues.

Tout en parlant, en se remémorant ses différents souvenirs son regard avait changé. Une lumière de défi et de rébellion s'alluma dans ses yeux, tandis qu'elle se souvenait de chaque scène.