Nouvel arrivant.

La navette s'arrêta dans un grincement, en descendit un jeune homme à l'air rêveur et hésitant. Une maigre valise dans la main, une guitarre sur le dos, c'est tout ce qui lui restait de 6 ans d'existence vagabonde.
Mal rasé, la coupe de cheveux improbable, il était vêtu d'une chemise blanche, une cravatte noire désserrée, un jean délavé et entaillé en plusieurs endroits. Le bus repartant derrière lui, il se passa une main dans les cheveux, un sourire sur les lèvres. Il ajouta avec un petit accent anglais.

- Personne viendra me chercher la dedans, ça c'est sur...

Il s'approcha du portail, donna une pichenette dessus et attendit un instant, indécis.
Il se racla la gorge bruyamment, s'assis sur un rocher qui bordait l'avenue et déposa sa valise et sa guitarre pour attendre.

Le temps était doux, les oiseaux chantaient le printemps, les fleurs bourgeonnaient. Bref, une belle journée de promenade en perspective.
Georgie marchait allégrement dans l'herbe verte, chantonnant un air de son enfance. Elle s'arrêta brusquement et s'assit dans l'herbe, observant la nature qui l'entourait, quand elle remarqua un inconnu coller une pichenette au portail. Elle pouffa de rire et rajusta une mèche rebelle.

- Il m'a l'air bien perdu...Enfin, allons le voir, il ne refuserait pas d'aide...
Fière de son éclat d'esprit,elle sauta sur ses jambes, gambada vers le portail, l'ouvrit et alla rejoindre le jeune homme.

- Bonjour Monsieur ! Vous avez besoin d'aide ?
Demanda gaiement la jeune femme en essayant tant bien que mal de cacher son accent.

Ian leva vers la jeune femme un regard surpris. Elle était arrivée en si peu de temps que c'est comme si elle s'était téléportée, la, devant lui. Il eut un petit rire.

- Monsieur? On ne m'a encore jamais appelé comme ça ^^ Je suis Ian, enchanté, Milady.

Il se leva, sourit, hésitant. Lui ne pouvait camoufler son accent anglais, tant il était encore peu habitué à la langue, mais il avait cru décerner chez cette jeune femme un accent peu français.

- Vous venez d'ou? Angleterre?

Il jeta un coup d'oeil songeur à son bagage. Il n'arriverait pas longtemps à se cacher dernière des sourires, des plaisanteries et des bonnes manières.

- Ah, ça s'entend encore... Et bien non, je ne viens pas d'Angleterre mais si je parle anglais, vous saurez mon pays natal if you recognize its accent. Je suis Georgia, enchantée de même

Vous êtes aussi britanique, si je ne m'abuse. Et vous êtes le nouveau, je me trompe ?

Elle avait remarqué sa valise mais avait n'avait pourtant pas quitté son visage des yeux. Le même que celui de ce garçon, celui pour qui elle avait renoncé à toute bienséance, à toute innocence, à 3 ans de sa liberté...

Ian hocha de la tête.

- En effet, je suis britannique. Ca fait quelques années que je parle français, mais je ne me fait toujours pas tout à fait à l'accent... et je suis aussi nouveau...

Le jeune homme hésita. Il avait toujours un plan pour l'innocenter totalement d'histoires plutôt glauques. Il décida de le tenter ici.

- En fait, je t'explique, je suis venu ici parce que je suis poursuivit par la mafia. J'ai du faire pas mal de match de boxes pour gagner ma vie, ah oui, je t'ai pas dit, j'ai fugué de chez moi pasque mon père était un grave psycopathe... je crois que c'est à peu près tout ^^

Il rigola doucement avec un sourire, faisant pianoter ses doigts sur la poignée de sa valise. Se rendant compte qu'il avait peut-être fait une gaffe, il reprit en souriant de plus belle.

- la vraie version, c'est que je viens de Oxford, un petit cottage en bord de route...

La jeune femme s'esclaffa à la "plaisanterie" de Ian.

- Vraiment ? Et à combien paye la mafia pour ta tête ? J'ai besoin d'argent de poche... !, plaisanta t-elle.

Elle reprit une expression sérieuse et demanda :

-Tu veux que je t'accompagne jusqu'à la réception ? On ne sait jamais, des fois qu'une tribu d'écureuils te tombe dessus...Bien sûr, le risque augmente quand tu te retrouves seul dans ta chambre...
*D'ailleurs, heureusement que Ryoko était là...*

Elle s'avanca vers la lourde valise et tenta de la soulever...mais n'y arriva pas du tout. Elle réessaya deux fois, puis comprit que sa force de mouche avait à faire dans cette histoire de valise restant collée au sol. Elle avoua sa défaite en reculant d'un pas gêné.

- Euh.... On y va ? Avant que la mafia découvre ta présence ici, j'ai pas envie de finir en carbonara pour collaboration avec l'ennemi!