Arrivée Georgia

Georgia posa son sac et scruta le paysage. Quelques feuilles voletaient de çà et là, emportées par une fraîche brise de printemps. Elle en conclut que son pull n'était pas de trop dans la partie. Elle avança vers le grand portail, témoin de plusieurs années d'histoire. Sa majesté la séduit instantanément...
Elle rassembla le reste de son courage, bien qu'inexistant après un si long voyage, et jeta un oeil à son cellulaire.

°Oh my God ! Pas de réseau ! Comment vais-je appeller Ciarán ?°

Elle se ressaisit et pensa aussitôt :

°Hé, après tout... y'a bien quelques garçons, ici...°

Fière de son illumination, elle pressa le bouton de la sonnette, frotta le bas de son kilt en tartan Douglas, et se para de son plus beau sourire.

...

Ryoko "gambadait" dans le coin, autant que son handicap le lui permettait tout du moins. La protèse qui remplaçait son pied était de plus en plus dure à supporter, d'autant plus qu'elle mettait un point d'honneur à ce que personne n'ai connaissance de cette anatomie particulière.

Le son fluet du portail vibra un instant, elle alla donc sans hésiter accueillir ce qu'elle espérait être un nouveau pensionnaire. Quelques instants plus tard, elle aperçut la nouvelle venue; Une jeune femme de presque sa taille - Ryoko était toute petite à cause de ses origines japonaises - attendait patiemment derrière le portail, un sourire flottant sur les lèvres.

La jeune japonaise pressa le pas, s'appliquant à avoir un pas normal, bien que cela lui fasse mal.

- Salut ! lança-t-elle.

Elle appuya sur un autre bouton qui déverouilla le portail.

- ... et bienvenue ! Je suis Ryoko, Ryoko Hirosue!

Georgia remarqua l'accent de son interlocutrice et de pu s'empêcher de dire :

- Konnichi wa ! Je suis Georgia Mac Malone, et je suis nouvelle. Je suis un peu en retard, en fait : J'ai raté le train... Mais ce n'est pas grave, je suis arrivée à bon port, c'est ça l'important !

Elle avança de quelques pas et sourit de plus belle :

- Tu peux m'appeller Georgie !
Mais dis moi... Est ce que tu pourrais me dire où je pourrais déposer mes affaires, s'il te plaît, afin de faire connaissance avec vous ?

Ryoko répondit joyeusement à son sourire, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu quelqu'un avec autant d'entrain, aussi sentit-elle ses habitudes "d'avant accident" revenir, à l'époque ou elle allait à toute les soirées, connaissait tout le monde et faisait tout les paris qu'on lui proposait... jusqu'a ce qu'elle en perde un.

- Et ben, pour tes affaires, ça dépend de ton numéros de chambre, normalement, c'est sur le dernier document qui t'as été envoyé. Ensuite pour les autres pensionnaires ... Je sais pas trop ou ils sont. Tu sais, il y en a pas mal qui sont ici à cause de problèmes quelconques, alors ils sont pas tous super sociable ... mais bon! En fait, Georgie, moi tu peux m'appeller Ryok', mes amis qui avaient la flemme de tout dire m'appellaient comme ça ...

* Bande de feignasse, c'est pas dur de rajouter un o quand même !*

- et surtout, une dernière chose, retient moi si je parle trop, je sais que j'ai tendance à me laisser emporter...

après une hésitation, elle fit un signe de tête vers les bagages de Georgie.

- Tu veux un coup de main peut-être?

- Tout va bien, Ryok', elle est équipée de roulettes... On arrête plus la technologie !

Elle fouilla dans son sac à main et en sortit une lettre. Après l'avoir durement déchiffrée, elle en conclut sa chambre était la...

- Numéro 21...

°Oh ! Le même que mon âge !°

Elle rangea l'enveloppe, empoigna sa valise et déclara :

-Let's go, then !

Ryoko fit un signe de la tête vers un batiment.

- c'est par la bas. Tu es juste la chambre à côté de la mienne.

Elle ouvrit la marche, s'appliquant à nouveau à camoufler son handicap.

- Tu viens d'ou, en fait? Amérique, nan, plutôt ...Angleterre?

Elle trébucha légèrement mais reprit son équilibre sans problèmes.

- disons ... écosse ? dit-elle en jetant un regard à sa jupe avec un sourire.

Un petit vent balayait l'endroit, le soleil laissait apparaitre quelques rayons timide qui se reflétaient sur l'herbe humide.

- Eh bien non, Irlande ! Du moins... Vous appellez ça comme ça, en France... Chez nous c'est Eire. Je viens de Dundalk, au nord est.
Je suis en France depuis 8 ans parce que mes parents voualient rejoindre mon frère qui était en fac à Lyon.

...
Ma mère veut pas qu'on rentre : elle aime trop la cuisine d'ici...

...
Mon père m'a initié à la bière... Je lui en suis très reconnaissante !

...
Quand je suis retournée à Dundalk, à la ferme de mes grands-parents, j'ai rencontré Ciarán, il est led et s'occupe des foals pour payer ses études de droit.

...
Je suis contente d'être ici

...

Une question la titilla :

- Dis... je parle trop ? J'arrive jamais à m'arrêter, je suis une pure bavarde !
On est arrivées ?

Ryoko écouta sans se lasser les paroles de la jeune femme, avant de réaliser qu'elle venait de lui poser une question.

- Hein ? Ah ! oui, ça fait au moins 5 minutes, mais je voulais entendre la fin de ton récit ^^ voila le batiment. Les notes sont au premier étage.

* A mon plus grand bonheur ...*

Elle entra dans le halla avant de se diriger vers un escalier. De grandes fenêtres donnaient une lumière sans pareilles qui se reflétait sur chaque objet. De grandes taches de soleil inondaient les couloirs et les tapis.
Enfin arrivées devant la chambre 21, elle s'arrêta.

- Nous y voila!

à l'intérieur de la chambre, un bruit se fit entendre.

* Tiens! Mais il n'y avait pourtant personne dans cette chambre.*

- Attends, je crois qu'il y a quelqu'un à l'intérieur.

Elle toqua, en vain. Personne ne lui ouvrit.

- essaye d'ouvrir, on verra bien !

Ce bruit la suprit : On ne lui avait pas parlé de colocation !

Elle questionna sa camarade du regard, puis l'observa en train de frapper à la porte.

A la demande de sa nouvelle voisine de chambre, elle chercha ses clefs et ouvra la porte, quand soudain, elle sentit une boule de poil lui monter à la jambe.

-Un écureuil !!

Pis, elle en vit plusieurs sur son lit,un suspendu au lustre, quelques uns s'aventuraient dans la baignoire... Et elle tomba dans les pommes.

Ryoko resta bouche bée devant toutes ces petites bêtes qui grimpaient en tous sens. Elle n'en avait jamais vue autant, et en tant que vétérinaire, elle était plutôt heureuse de sa découverte. Elle tourna la tête pour en faire part à Georgie avant qu'elle ne s'aperçoive que celle ci était à ses pieds.

- m*rde ! Georgie ? Tu m'entends ?

Elle s'accroupie comme elle put près de la tête de la jeune femme.

- Georgie !! Si tu m'entends, ouvre les yeux, ou bouge tes doigts!
Je suis vétérinaire, moi, pas docteur, marmonna-t-elle entre ses dents.

Voyant que Georgie n'avait pas grande réaction, elle se rendit dans la salle de bain de la chambre, slalomant entre les boules de poils grises, rousse ou brunes, pris le plus grand verre disponible et l'emplit d'eau avant de revenir vers la jeune irlandaise en détresse et de lui verser sur le visage.

- C'est pas de la bière, mais j'espère que ça suffira !